L’Hôtel de la Marine à Paris fait partie d’un ensemble architectural édifié en l’honneur de Louis XV et achevé en 1775 sur la place rebaptisée en 1795 place de la Concorde.
Cet ensemble est l’oeuvre de Ange-Jacques Gabriel (1698-1792) Premier architecte du Roy. Il est destiné à abriter le Garde Meuble de la Couronne sous la direction de Pierre Elisabeth de Fontanieu (1731-1784) puis de Marc-Antoine Thierry de Ville-d’Avray (1732-1792). Liquidé par la révolution le 20 mai 1798, le Garde Meuble est recréé en 1800 en autre lieu par le Consulat.
Les appartements aujourd’hui rénovés des deux administrateurs sont ouverts au public et se visitent avec le support d’audioguides. Ils retracent l’histoire de cet édifice depuis sa fonction de Garde Meuble jusqu’à celle d’hébergement du Ministère de la Marine en 1798. Il accueillit finalement l’Etat-Major de la Marine jusqu’en 2015.
Sur les lambris du salon des Amiraux, sont peints dix portraits de nos grands marins, dont, évidemment, Lapérouse :
Bougainville | 1729-1811 |
La Touche Tréville | 1745-1804 |
Du Couëdic | 1740-1780 |
Forbin | 1656-1733 |
Suffren | 1729-1788 |
Duguay-Trouin | 1673-1736 |
Jean Bart | 1650-1702 |
Duquesne | 1610?-1688 |
Tourville | 1642-1701 |
Lapérouse | 1741-1788 |
Sur une grande table circulaire en verre, figure la description des voyages de plusieurs grands navigateurs et explorateurs parmi lesquels celui de Lapérouse. Leur consultation se fait grâce à un système interactif.
La visite permet de découvrir le bureau sur lequel le décret relatif à l’abolition de l’esclavage à été rédigé et finalisé par Victor Schoelcher, alors Sous-secrétaire d’Etat à la Marine et nommé président de la commission d’abolition de l’esclavage par François Arago (1786-1853) astronome et physicien, alors Ministre de la guerre, de la Marine et des Colonies du Gouvernement provisoire.
La colonnade et les salons de réception ont fait l’objet de 2007 à 2009, grâce au mécénat du groupe Bouygues, d’une importante restauration qui permet d’admirer aujourd’hui, depuis un cadre somptueux, la salle du Serment du Jeu de Paume, le jardin des Tuileries et la Place de la Concorde.
C’est de cette colonnade que Robespierre aurait assisté à l’exécution de Louis XVI sur l’échafaud, duquel, selon la légende, le Roy aurait demandé des nouvelles de Lapérouse !
De nombreux ouvrages en vente à la boutique traitent des voyages, de la cartographie au cours des siècles, de l’abolition de l’esclavage et de très nombreux thèmes relatifs à la marine.
Après la visite, on peut profiter d’un café, dénommé “ Café Lapérouse “, qui a été ouvert dans la cour d’honneur par la célèbre institution du 51 quai des Grands Augustins à Paris. Mais quel est donc le lien exact entre cet établissement prestigieux et Jean-François de Lapérouse ? Un article ayant pour titre “ Quand un Lapérouse en cache un autre “ édité par la Société Historique du VI ème arrondissement nous éclaire à ce sujet. A ne pas manquer!
L’Hôtel de la Marine à Paris… Une visite qui vaut le détour!